05 avril 2006

Lectrice "désespérée" !

Je n'en suis toujours qu'au dixième chapitre du Mystère de la chambre jaune, mais je me sens déjà désespérée. Pourquoi désespérée? Parce que je n'arrête pas de me creuser la tête dans l'espoir de trouver " la clef du mystère " avant d'arriver à la dernière page du roman. Le Mystere de la chambre jaune est un des romans policiers qui vous tiennent à bout de souffle. Personnellement, je ne crois pas que ceci est dû seulement à l'athmosphere pesante créée par une intrigue presque surnaturelle, mais aussi à l'alternance continue des points de vue que le lecteur est amené à suivre.

Je m'explique. Je fais partie des lectrices qui s'attachent à la personnalité du héros dans les livres. J'essaie de le comprendre, de le tâter, de suivre l'action à travers lui.

Or, du coup, je me retrouve avec deux héros :

  • Rouletabille, jeune reporter de 18 ans et talentueux enquêteur, grâce auquel j'espère trouver bientôt la solution de l'intrigue - ainsi qu'une fin à mon martyre de lectrice !

et...

  • Sainclair, avocat et compagnon fidèle de Rouletabille, qui joue ici le rôle du narrateur.

Bien que Sainclair précisa au debut de sa narration qu'il "ne fai[t] que transcrire des faits, sans y avoir en tout ceci aucun amour propre d'auteur" (chapitre 1), on obtient un mélange de points de vue puisque Sainclair connaît déjà toute l'histoire et les personnages, mais veut cependant rapporter les faits le plus généralement - voire abstraitement - possible.

De son cote, Rouletabille fait preuve d'un véritable génie de l'enquête. J'avoue que ses descriptions par Sainclair m'étonnent parfois, mais font même "prendre des distances" par rapport à la personnalité inhabituelle et assez excentrique de ce jeune policier. [Il s'amuse lors de l'enquête, l'examen du lieu du crime est pour lui un jeu, qui le fait bien rigoler. Son changement soudain d'humeur rappelle un cyclothymique. Au chapitre 7, il est comparé à "une admirable bête de chasse sur la piste de quelque surprenant gibier."]

Voici donc ma problématique : comment suis-je supposée garder mon sang froid jusqu'à l'élucidation de l'intrigue, en devant en même temps passer toutes les trois secondes d'un point de vue "panoramique" à un point de vue de "dement" ?

Bref, j'aimerais conclure par un extrait tiré du chapitre 7, que j'ai trouve... intriguant !

"Ainsi, à quatre pattes, il s'en fut (Rouletabille) aux quatre coins de la pièce, reniflant tout, faisant le tour de tout, de tout ce que nous voyions, ce qui était peu de chose, et de tout ce que nous ne voyions pas et qui était, paraît-il, immense."

À plus.

caro coincoin

1 commentaire:

Stavroula Kefallonitis a dit…

Pas mal, l'analyse des points de vue. Gardez le cap !